samedi 8 novembre 2014

On parle de nous



Article de la Voix du Nord du 18 octobre 2014

Faches-Thumesnil: des parents d’élèves «extrêmement déçus»se sont invités au conseil municipal
Publié le 18/10/2014
par Virginie BOULET

Une trentaine de parents remontés contre l’application de la réforme Peillon a débarqué jeudi soir à l’hôtel de ville. Ils se sont exprimés, l’adjointe aussi… Point. La délégation semblait plutôt dépitée quand elle a tourné les talons.
Deux mamans et un papa ont dit leur déception, au nom de la trentaine de parents rassemblés à l’hôtel de ville.

Il fallait s’y attendre. Tout de suite après la rentrée, la contestation est montée parmi les parents d’élèves des écoles publiques. La mobilisation a démarré à Florian-Lamartine, puis elle s’est étendue, et un questionnaire a fini par être distribué aux familles pour connaître leur sentiment. Rien d’étonnant, dans ces conditions, à ce qu’une importante délégation décide de participer au premier conseil municipal depuis le retour des enfants sur les bancs de l’école.

Nicolas Lebas leur a donné la parole, lors d’une suspension de séance. Et ceux qui se sont exprimés n’ont pas mâché leurs mots. « Vous n’avez rien apporté à nos enfants, si ce n’est un manque de repères complet, a commencé une maman. Les NAP, ici, ce n’est rien de plus qu’une garderie, matin, midi et soir ! Quand on voit ce qui se fait ailleurs, franchement, je suis extrêmement déçue ». Applaudissements nourris dans la salle. Ce papa, l’un des premiers à monter au créneau à Florian-Lamartine, en a rajouté une louche. Il a évoqué la synthèse faite à partir du questionnaire remis aux parents et invité la majorité « à y réagir rapidement, pour le bien-être de nos enfants ». Re-applaudissements.

Le maire a enregistré, mais comme le veut le règlement intérieur, il a renvoyé sa réponse à la fin de la séance, soit à l’heure des questions diverses, l’opposition ayant fait sienne la préoccupation de ces parents (l ire également ci-dessous). Et c’est Anne-Marie Sénéchal qui est montée au front. Pressentant une certaine tension pour cette séance, l’adjointe avait rédigé un texte, dont chaque mot avait dû être pesé. L’élue a d’abord déclaré que « l’objectif premier de cette réforme est de dispenser l’enseignement sur cinq matinées et quatre après-midi pour permettre aux enfants de mieux assimiler les apprentissages fondamentaux ».

Brouhaha parmi les parents, apparemment convaincus que les NAP font partie intégrante de la réforme. Mme Sénéchal a ensuite précisé qu’« un peu moins d’un écolier sur deux bénéficie du temps périscolaire, et que l’organisation permet un accueil de qualité. Son application a demandé quelques jours de rodage, il a fallu s’adapter aux situations quand tous les enfants n’étaient pas inscrits par les parents » . Selon l’élue, ils avaient pourtant bénéficié d’une « information abondante ». À ce stade, les huées n’étaient pas loin…

Reste que l’adjointe a annoncé qu’un point d’étape sera fait lors de la réunion prochaine des nouveaux conseils d’école. Soirées houleuses en perspective.

La gauche monte au front

C’est David Torres qui a demandé à Nicolas Lebas une suspension de séance, afin que les parents puissent s’exprimer. Et c’est l’ex-socialiste, aujourd’hui membre de Nouvelle Donne, qui avait posé une question diverse portant sur les rythmes scolaires.

« Oui, en 2013, nous avions voté pour le choix du samedi comme demi-journée supplémentaire et pour le report d’un an de l’application de la réforme. Mais, a martelé le jeune élu, pour le reste de l’organisation, il n’y a jamais eu de débat en conseil, et pas d’écoute, ni de l’opposition, ni des parents, ni de la communauté éducative. »

Anne-Marie Sénéchal a pour sa part « espérer que la nouvelle ministre tiendra compte des différentes remontées et procédera à des ajustements. C’est une réforme insuffisamment préparée par le gouvernement, qui a refilé le mistigri aux communes en fixant un cadre trop lâche et sans leur garantir les moyens ! ». En face, les élus ont alors levé les bras au ciel. Et demandaient si la réforme sera réétudiée pour la rentrée 2015. En tout cas, vu la mobilisation, il faut s’attendre à ce qu’elle s’invite régulièrement au conseil.







Article de la Voix du Nord du 28 septembre 2014

Des parents d’élèves se regroupent en collectif contre les NAP

 
Après avoir perturbé un mariage à la mairie au début du mois, les parents d’élèves se sont réunis en collectif, hier. Dans leur viseur : l’organisation « au rabais » de la réforme des rythmes scolaires.

Pendant toute la matinée, plusieurs dizaines de parents ont échangé leurs expériences. Ils vont demander un aménagement des NAP.

FACHES-THUMESNIL - Le ton est courtois, mais ferme. « Nous avons conscience que ce genre de réforme doit être compliqué à organiser, confie d’emblée Elisabeth, croisée sur le trottoir de l’école Daudet, où une pétition sur internet à été lancée. Mais ce qui est proposé dans la commune ne correspond pas du tout au rythme de nos enfants. C’est une catastrophe.» « Ils commencent à 8 h 30. Le temps de monter, de poser les manteaux, il est déjà 8 h 40. Dix minutes plus tard, il faut retourner accueillir les élèves qui arrivent à 9 h et débuter les cours, précise Claude, un autre papa. Ils n’ont même pas le temps d’ouvrir un jeu de société !»

Elisabeth et Claude, retenus par une autre réunion, n’ont pas pu se joindre aux nombreux parents qui se sont retrouvés à l’école Kléber hier. Issus de toutes les écoles de la commune, ils ont mis leurs griefs par écrit pour aboutir aux mêmes conclusions, d’un établissement à l’autre. « Nous sommes en décalage complet avec ce qui nous avait été dit», déplorent-ils.

AU PAS DE CHARGE
Une grande partie du matériel prévu pour des ateliers spécifiques n’est pas arrivé, précise une maman. Et les classes ressemblent à des troupeaux ballottés d’un endroit à un autre à un rythme effréné en début et fin de journée. « À Louise-de-Bettignies, 139 élèves sont inscrits aux NAP. Ils descendent à 16 h 15. À 16 h 30, tout est terminé. Les encadrants ont beau être formidables, il faudra nous expliquer ce qu’ils ont le temps de faire avec autant d’enfants, à part l’appel. Ce n’est pas un problème de volonté d’encadrement, mais de mécanique globale de la journée. C’est du système D, non préparé. La municipalité avait décidé de reculer la mise en place d’un an pour être prête. Quand on voit le résultat, on ne comprend pas.»

La conclusion est donc unanime : les ateliers ne servent à rien. Pire, les activités culturelles et artistiques qui existaient déjà sur le temps scolaire ont, elles été rabotées. Moins d’un mois après la rentrée scolaire, les parents sentent donc que l’année va être longue, très longue. « Elle sera merdique, oui, tranche une maman. On ne conteste pas la réforme, mais il faudrait que les choses évoluent. Si ce n’est pas avant la prochaine année scolaire, cette mise en œuvre minimale va perturber nos enfants. Et c’est tout de même d’eux qu’il faut parler, au centre du projet.»
·         850
Le nombre d’enfants inscrits cette année aux NAP. Soit un sur deux.
·         1 h 30
C’est ce que proposait le premier projet présenté aux parents : deux sessions d’une heure et demi de NAP, deux fois par semaine. Un emploi du temps plus linéaire a finalement été validé : NAP de 8 h 30 à 9 h, de 13 h 30 à 14 h et de 16 h 15 à 16 h 30, chaque jour. Il n’y a pas d’école le mercredi.

 «Alléger l’emploi du temps»
Depuis le début du mois, Nicolas Lebas, le maire, a reçu plusieurs délégations de parents. Ce qui n’a pas atténué leur grogne.
– M. Lebas, comprenez-vous le mécontentement des parents ?
« Si la question est de savoir si je maintiens l’organisation des temps scolaires telle qu’elle a été débattue, validée en conseil municipal, à l’inspection d’académie et à l’Éducation nationale, la réponse est oui. Même si elle ne suscite pas l’unanimité, à commencer par moi. »
– Pour quelles raisons ?
« Si le gouvernement y croyait vraiment, il aurait défini un cadre. Au contraire, aujourd’hui, il déstructure l’école de la République. Ça ne devrait pas être aux communes de décider de ce genre de choses. Et pendant tout le temps que l’on passe à débattre, on n’évoque pas le fond, le contenu de l’enseignement, la richesse éducative. Je suis inquiet de voir comment d’autres pays deviennent beaucoup plus performants dans ce domaine… »
-Pourquoi avoir privilégié le planning actuel, par rapport à la première version avec deux séances d’1 h 30 deux fois par semaine ?
« Le principe est avant tout d’alléger l’emploi du temps des enfants et de mieux répartir la semaine. La première formule était attractive, mais elle hachait trop le déroulement de la semaine. Or, c’est important qu’ils démarrent et finissent à la même heure. Nous pensions sortir les séances culturelles et sportives des heures de cours pour les intégrer aux NAP. Ces activités auraient été payantes (12 €), ce qui n’aurait pas permis à toutes les familles d’en bénéficier. Nous avons donc opté pour la formule actuelle : nous faisons en sorte que ceux qui le peuvent arrivent à 9 h, tout en proposant un accueil gratuit dès 8 h 30. Il s’agit d’un temps calme avant le début des cours. Quant à la séance de 16 h 15 à 16 h 30, nous avons toujours dit qu’il s’agissait d’une récréation. Je crois qu’il y a un décalage entre ce que les gens ont imaginé en entendant le gouvernement survendre sa réforme, et ce que nous avons pensé. »






Faches-Thumesnil: premier samedi d’école, le maire n’était pas à la noce  Par la rédaction pour La Voix du Nord, Publié le 08/09/2014 par Virginie BOULET

 Samedi, juste avant un mariage, une vingtaine de parents de l’école Florian-Lamartine ont fait irruption dans l’hôtel de ville pour demander des explications au maire concernant les rythmes scolaires. Ils dénoncent le morcellement des activités périscolaires. Pour eux, autant ne rien faire.

Ces mamans faisaient partie de la délégation qui a tenté de s’inviter dans le bureau du maire, samedi matin.

Le hasard a voulu que celle qui était la plus belle en ce premier samedi de septembre, le premier travaillé pour les écoliers, était justement... employée dans l’école où sont scolarisés les enfants des parents protestataires. En voyant tous ces visages connus se presser dans l’escalier de l’hôtel de ville, la jeune future mariée a-t-elle crû qu’une délégation de l’école était venue lui faire une haie d’honneur ?

En tout cas, la cérémonie n’a pas été perturbée. Le maire a expliqué aux familles qu’il ne pouvait pas les recevoir et leur a fixé un rendez-vous à ce vendredi. La délégation de l’école de Thumesnil sera-t-elle étoffée, avec le renfort de parents d’autres écoles de la ville ? Un vent de fronde, soufflerait aussi, du côté de l’école Kléber. Quoi qu’il en soit, vendredi soir, ils seront six parents de Florian-Lamartine à tenter de se faire expliquer de Nicolas Lebas pourquoi il a choisi de morceler les activités périscolaires, les fameux « NAP ». Ici, ces activités ont lieu une demi-heure le matin, dans le prolongement de la garderie, de 8 h 30 à 9 h ; puis à partir de 13 h 30 pour une reprise des cours à 14 h ; et le soir, de 16 h 15 à 16 h 30. « Un quart d’heure, c’est n’importe quoi. De toute façon, on ne nous parle pas de NAP le soir, mais de sortie prolongée », tempêtent ces mamans. « Le problème, poursuivent-elles, c’est pour la sécurité : ça navigue à vue, pour l’instant. Des enfants qui doivent sortir à 16 h 15 sortent à 16 h 30 et inversement ! ». Les personnels hors Éducation nationale, qui doivent gérer les flux d’élèves, seraient sous pression, et certains ont déjà craqué.

Pour l’instant, l’organisation du midi n’est pas optimum, non plus. « Le temps que les enfants rejoignent les demi-pensionnaires, il reste 20 minutes ! » Avant les élections, explique cette maman qui était élue au conseil d’école, le maire avait pourtant parlé d’organiser des séances de NAP d’une heure trente, à partir de 15 h. Là, c’est une autre chanson ! Je comprends : ça lui coûte moins cher. Mais franchement, quel est l’intérêt pour nos enfants ? ».

 «Une organisation mûrement réfléchie»

Le maire, Nicolas Lebas, revient sur ses choix, « largement approuvés et validés par les autorités académiques ».

Pourquoi avoir choisi de morceler les « NAP » en donnant trois rendez-vous par jour ?

« D’abord, il faut préciser que les modalités d’application de la réforme tiennent compte de ce qui se faisait déjà dans les écoles. Or, ici, nous faisions intervenir des animateurs dans les domaines sportifs et culturels lors du temps scolaire. C’est vrai qu’au début de notre réflexion, on pensait les garder et les mettre à la disposition pour des séances de NAP de 1 h ou 1 h 30. Mais les enseignants travaillaient bien avec ces intervenants et ils ne pensaient pas que ce soit une bonne idée d’arrêter ça. D’autant que comme les NAP ne sont pas obligatoires, tous les enfants n’en auraient pas profité ».

Oui, mais, deux séances d’une demi-heure, une d’un quart d’heure, à quoi ça sert ?

« Nous avons toujours dit que, comme nous faisions déjà beaucoup pendant le temps scolaire, les NAP seraient des temps à vocation pédagogique et récréative courts. Et puis, les enseignants apprécient les deux demi-heures, ils servent de sas de décompression aux élèves avant l’entrée en classe. De plus, en les acceptant dès 13 h 30, nous offrons un service gratuit aux parents qui ne peuvent pas ramener leurs enfants à 14 h. Quant au quart d’heure le soir, il a toujours été présenté comme un moment de récréation ».

Les parents n’apprécient pas tous non plus le choix du samedi...

« C’est pourtant ce que conseille les spécialistes notamment la chronobiologiste Claire Leconte. En tout cas, nous avons compté les présents ce samedi, et nous avions un très bon taux de présence ».
 

Article de la Voix du Nord
Rythmes scolaires à Calais, Billy-Montigny, Hautmont... : sabotage ?
Force est restée à la loi et même les maires les plus opposés à la réforme sont rentrés dans le rang, appliquant les cinq matinées de cours par semaine. Mais à Calais, Billy-Montigny, Hautmont et d’autres, il n’y a pas d’activités périscolaires. Manière de continuer la lutte autrement ? Sabotage ?
Billy-Montigny, le 30 septembre. Conséquence du bras de fer avec le maire : les institutrices et les AVSI sont obligées de déjeuner sur le trottoir de l’école Voltaire-Sévigné. PHOTO SéVERINE COURBE
Il y a un mois, la rentrée des classes 2014 sonnait avec la généralisation de la réforme des rythmes scolaires. Constat en feuilletant les 24 éditions de La Voix du Nord : ça se passe globalement bien. Directeur académique du Nord, Christian Wassenberg se félicite : « Sincèrement, je pensais que la période de rodage serait plus longue. » Sous la menace, les frondeurs les plus tendus ont plié assez vite, appliquant la loi imposant cinq matinées de cours par semaine. Mais il y a la réforme et son esprit. Et en ce domaine, la non-mise en place d’activités périscolaires – certes pas obligatoire – est restée une arme très répandue. Nous parlons de toutes ces communes qui ne mettent en place que de la garderie.
À Billy-Montigny, le bras de fer entre l’académie et le maire communiste Bruno Troni a même des atours rocambolesques. On vous passe le cadenassage des grilles des écoles en début d’année. Ou l’éventualité écartée à la force du bulldozer d’une mise en place d’activités périscolaires (TAP). « Mais on prendra l’argent du fonds d’amorçage (50 voire 90 euros par enfant et par an). L’État nous en pique en baissant ses dotations, on ne va pas se gêner. » À la place, une garderie seulement accessible aux enfants dont les deux parents travaillent. Et ce n’est pas tout : la mairie n’autorise plus les enseignants à rester dans leur classe le midi pour déjeuner ou même travailler. Question d’hygiène – alors qu’ils déjeunaient en salle des profs et évidemment pas en étalant le beurre de leurs sandwichs sur les tables des enfants.
« Au rabais »
Ils ont donc mangé plusieurs fois devant l’hôtel de ville pour protester et se sustentent désormais sur le trottoir devant leur école…
Les enfants ne vont plus à la piscine ou à la bibliothèque. « Comme les directeurs d’école n’ont pas proposé de créneau en juin – ils ne connaissaient pas les horaires qui seraient retenus –, on n’a pas pu leur réserver la place », justifie le maire. Avant de lâcher : « L’académie n’a pas voulu retenir nos horaires car ils ont été envoyés hors délai. Eh bien nous, c’est pareil. Mais on n’est pas obtus – ça non – on va voir ce qu’on peut faire. » Reconnaissant qu’il en veut un peu aux parents de l’avoir lâché en début d’année alors qu’ils s’étaient prononcés contre la réforme. De là à les punir ?
À Faches, c’est bien moins extrême. Des parents ont dérangé une noce pour dénoncer des activités « au rabais ». « On a école le samedi, il faut s’adapter et on l’accepte. Le matin, c’est un plus pour l’apprentissage et tant mieux. Mais on s’attendait à ce qu’ils fassent de la musique, du sport… Là, rien. On se dit, tout ça pour ça », résume un papa. Le maire UDI s’en défend : « On en a des TAP, même s’ils sont courts (15 minutes entre 16 h 15 et 16 h 30). Et surtout on a des activités culturelles et sportives dans le temps scolaire. »
Ardent opposant de la réforme, le maire UMP de Tourcoing propose du soutien scolaire, mais pas toujours de qualité. À Maubeuge, le maire UDI a supprimé les activités existantes. « Parce que l’académie a refusé que je les regroupe le vendredi. » Fervent réfractaire, Joël Wilmotte ne crée pas de TAP à Hautmont. Idem à Calais, ville de l’UMP Natacha Bouchart. Mais elle serait en train d’y réfléchir. Un signe ? La situation ne serait pas tenable sur le long terme ?
Les parents peuvent jalouser des communes voisines. Et cette inégalité pourrait desservir électoralement leurs opposants de maires.
Les petites communes condamnées à la médiocrité ?
« Je n’ai pas de structure, pas de salle et pas les moyens. La réforme n’est pas faite pour des petites communes comme nous. » À Odomez, 1 000 habitants, près de Saint-Amand-les-Eaux, il n’y a pas d’activités périscolaires proposées et le maire assume donc sa décision avec force justifications.
À la sortie de l’école, certains parents, fatalistes, abondent dans ce sens. « On aimerait bien des activités, mais dans une petite commune comme la nôtre. » D’autres sont plus offensifs. « Ceux qui habitent dans des villes, comme Saint-Amand, ont déjà pas mal de clubs, des structures sportives ouvertes tout le temps. Et en plus, ils vont avoir les activités périscolaires. » Ces deux mamans qui n’ont pas le permis expliquent : « Nos maris travaillent, on ne peut pas conduire les enfants pour des activités dans des villes voisines et il n’y a pas assez de bus. On pourrait compter sur l’école, mais non. » Double peine de cette France périphérique que l’école ne peut compenser ?
Nombreux sont les petits villages où aucune activité n’est organisée. Mais il y a ceux qui mutualisent leurs moyens pour l’emploi d’animateurs. Parfois, l’intercommunalité les embauche. Et puis il y a des villages comme Floringhem, dans le Ternois (et il n’est pas le seul), où les 108 élèves se voient proposer gratuitement un club journal, des cours d’italien, des jeux de cirque et à terme du théâtre. Coût estimé, entre 8 000 et 10 000 €. 90 % des 108 élèves sont inscrits. Et comme, dans les zones rurales, les municipalités peuvent prétendre à 90 € par enfant, l’addition pourrait être au final assez légère. Pas simple, mais non les petites communes ne sont pas condamnées à une application a minima de la réforme.
Payant mais à quel prix ?
Ce n’est pas interdit. Les activités, les maires n’y sont pas contraints et libre à eux de les faire payer.
Ils sont nombreux à avoir choisi cette option. À Croix, près de Roubaix, cela avait coûté au maire UMP, Régis Cauche, une levée de boucliers, notamment sur les tarifs : de 0,6 à 1,1 € la séance de quarante-cinq minutes. Mais pas de manifestation.
À Neuf-Berquin, dans les Flandres, ça a grondé. Avec cette remarque d’un papa : « Pourquoi il y a des villages à côté où c’est gratuit ? » À Linselles, près de Tourcoing, quelque 80 parents ont manifesté leur mécontentement le 13 septembre, estimant qu’ils étaient « taxés abusivement ». Cette maman dénonçant des séances à 3,3 euros. Le prix à payer, en conséquence, ce sont des activités (TAP) auxquelles les plus modestes ne s’inscrivent pas – même si souvent les tarifs sont adaptés aux revenus des parents –, ce qui va à l’encontre du principe même de la réforme. Voire des TAP qui, si ils ne sont pas à la hauteur, seront désertés. Ce qui peut être une bonne manière de les tuer.
À Lambersart, la FCPE estime qu’étant donné qu’elles sont payantes, les activités doivent être de grande qualité. Ce qu’elle conteste, notamment pour les maternelles. Reprochant à Marc-Philippe Daubresse, le maire, de ne pas avoir assez préparé en amont dans la mesure où il était contre par principe. Ce dernier rétorque qu’« on avance en marchant » et que ces activités, regroupées le vendredi après-midi, vont s’améliorer.
« Je fais participer les parents pour que ce ne soit pas que les seuls contribuables qui paient. » D’autres ont préféré la gratuité. Et aucune manifestation de « contribuable » n’a été enregistrée.
 







 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

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